VIVRE A L’ETRANGER: à quel point peut-il nous faire du mal?

Jardins du Luxembourg

Bonjour mes chers lecteurs, aujourd’hui je vous propose une réflexion sur un sujet assez sérieux tiré d’un fait divers, dont aucun média français n’a parlé les jours derniers. Une histoire triste et douloureuse qui devrait nous faire réfléchir sur la valeur de la vie et de la mort.

Une jeune étudiante napolitaine (Naples, Italie) âgée de 20 ans, Niva Congedo, est décédée après être tombée du balcon de son appartement situé au dixième étage d’un immeuble de Boulevard Jourdan (dans le 14 arrondissement, Paris).  Les médias nationaux offrent des informations contradictoires et pas encore claires mais normalement l’incident se serait produit vers 13h30 le lundi 18 novembre. Les causes de la chute n’ont pas encore été clarifiées avec précision, mais il semblerait que ce ne soit pas un geste volontaire, même si les agents de la gendarmerie française enquêtent pour clarifier l’épisode.

Alors, personnellement je ne la connaissais pas avant, mais je connais son Pays, sa ville d’origine, sa langue, sa culture et la ville dans laquelle elle nous a quittés. De plus, je sais très bien ce que cela signifie de perdre ses proches, un membre de sa famille pour toujours : pour cela je comprends ses parents aussi, eux qui se sont précipités à Paris. En outre, je me sens encore plus proche à elle car moi aussi, j’habite à Boulevard Jourdan, dans le 14ème, un arrondissement que je connais très bien. Et finalement, elle était une jeune fille, une étudiante italienne en échange à la Sorbonne : exactement le même que moi.

Pour toutes ces raisons, j’ai été tristement touchée par cet évènement qui n’a pas été suffisamment intéressant pour que les médias français en parlent.

Voici ma réflexion :

Est-il possible de mourir dans une ville étrangère, autre que la sienne ? Peut-on mourir dans une ville qui nous a accueillis avec ses beautés et ses merveilles ? Et encore qui nous a injustement promis un avenir meilleur et qui finalement nous a douloureusement trahi ? Dans une ville à laquelle on avait pleinement fait confiance ? Une ville que l’on avait choisie pour qu’elle nous donne des espoirs et plus de possibilités pour notre avenir ?
Peut-on être trahi de cette façon ? Sans aucun préavis, dans cette ville qui nous impose de lui envoyer notre préavis un mois à l’avance ? Pas trop correct de sa part.


Selon moi, mourir dans sa ville d’origine c’est l’un des objectifs majeurs d’un être humain. Retourner à ses racines, près de ses proches, là où nous avons laissé nos premières empreintes. Parce que la vérité c’est qu’on peut beaucoup marcher pendant notre vie, on peut avoir du succès et partir ailleurs, mais notre cœur, notre âme restera pour toujours là où notre histoire a commercé. Je me souviens de ma grand-mère qui, comme ma mère aussi quelques années auparavant, a souhaité saluer éternellement son mari à la maison, car c’était là-bas qu’ils s’étaient aimés.


Bref, il m’est déjà arrivé de me poser toutes ces questions le mois dernier. J’y avais réfléchit rapidement le jour où on a failli se retrouver dans une fusillade à Fontainebleu. « Est-ce que je vais mourir ici ? Dans cette ville qui n’est pas la mienne ? »
Et là, je me suis répondue non tout court. « Non ! On ne peut pas mourir loin de chez soi ! Non, je ne veux pas mourir loin de chez moi !! Non, je ne peux pas mourir à cause de cette ville de merde ! » .

Pourtant, je me trompais. Cela est possible. Il est arrivé, pas à moi mais à une personne exactement comme moi, comme toi, comme nous tous. Et je sais que cela est horrible.

Vue sur Paris

Autore: Noemi Licata Tiso
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